La facilitation crée-t-elle une dynamique co-créative ? Contrebalance-t-elle les fonctionnements de groupe qui oppriment la divergence de points de vue (par exemple, les rapports de domination ou le groupthink) ?
La co-création n'est malheureusement pas un usage promu de nos jours, que du contraire. Dans un processus participatif, un cadre coopératif (voir accompagnement - équité) guide le comportement des participant·e·s vers la co-création. Mais, dans les moments de pression, quand il faut formuler et voter les propositions, par exemple, le comportement compétitif peut reprendre facilement le dessus. La facilitation doit être attentive à constamment intégrer cette tendance.
De plus, comme l'humain est un animal grégaire, certaines dynamiques de groupes peuvent influer sur les échanges :
- Ressentir de la sympathie avec une personne avec qui j'ai parlé à la pause et ne pas vouloir la contredire ;
- Ne pas vouloir être identifié·e comme appartenant à un certain groupe et donc contredire ce groupe avec véhémence ;
- Se sentir supérieur·e vis-à-vis de quelqu'un·e et le lui faire sentir.
Tous ces comportements ont une influence sur le résultat final produit.
Une facilitation habile remarque ces comportements, les minimise et si nécessaire les nomme pour que le groupe les identifie et s'y confronte directement. Elle doit être consciente des privilèges sociétaux et individuels que les personnes portent, donner l'exemple d'humilité et pouvoir faire des erreurs, les reconnaître et adapter sa manière de faire. En particulier, la facilitation doit oser nommer les dominations observées entre participant·e·s et diriger la dynamique vers la co-création.